Messages clés
Nous avons repéré deux revues systématiques avec métaanalyses et trois essais cliniques randomisés (ECR) examinant l'efficacité clinique de la codéine combinée ou non à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène pour soulager la douleur aigüe ou chronique de l'arthrose du genou ou de la hanche. L'une des revues systématiques n'englobe pas d'études originales pertinentes aux questions de recherche. En revanche, l'autre comporte trois essais cliniques randomisés pertinents. Bien que les résultats groupés d'une revue systématique avec métaanalyse donnent à penser que la codéine, comparativement à un placébo ou à l'absence de traitement par la codéine, présente un bénéfice modéré pour soulager la douleur et améliorer la capacité fonctionnelle chez les patients ayant des douleurs de l'arthrose du genou ou de la hanche, et que la codéine entraine un risque d'abandon significativement élevé en raison d'évènements indésirables. De plus, les résultats d'un ECR indiquent un besoin significativement réduit d'antalgiques en traitement de secours chez les patients du groupe recevant de la codéine à libération contrôlée comparativement aux patients du groupe témoin. Cependant, deux autres ECR ne sont pas parvenus à détecter de différence significative pour ce même critère d'évaluation entre des groupes de patients recevant la codéine combinée à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène et les groupes témoins. Enfin, d'après les résultats des trois ECR, davantage d'évènements indésirables (p. ex. nausée ou constipation) se produisent chez les patients des groupes recevant de la codéine que chez ceux des groupes témoins; notamment, deux des ECR relèvent des différences significatives. En général, les revues systématiques sont rigoureuses, mais les études originales incluses comportent des limites (p. ex. l'incidence des cas de dépression respiratoire n'est pas indiquée dans les études originales ou les revues systématiques, des coauteurs d'une étude originale sont liés au fabricant, les suivis dans toutes les études originales sont de courte durée). Il est de mise d'interpréter les résultats à la lumière de ces limites. De surcroit, il manque d'études originales récentes, publiées après 2000, ainsi que d'études comparatives de la codéine combinée ou non à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène et de divers opioïdes ou antiinflammatoires non stéroïdiens, autres que l'ibuprofène. Enfin, il y a peu de données probantes portant sur chacune des combinaisons (codéine seule, combinée à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène).