Orthèses et attelles dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse aux membres supérieurs : efficacité clinique

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1252-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique des orthèses et des attelles dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse aux membres supérieurs?

Messages clés

D’après les données probantes de qualité limitée issues des deux revues systématiques retenues, comparativement aux soins usuels ou à l’absence d’intervention, le port d’une attelle réduit significativement la douleur et améliore l’état fonctionnel en cas d’arthrose avec atteinte à la base du pouce (rhizarthrose), aux articulations carpométacarpiennes ou à l’articulation interphalangienne distale à long terme (de 13 à 52 semaines), mais pas à court terme.

Des données probantes de qualité limitée provenant de quatre études prospectives non comparatives avant/après indiquent que le port d’attelles durant quatre à six semaines entraine plusieurs changements statistiquement significatifs chez les patients atteints d’arthrose à l’articulation interphalangienne distale ou à l’articulation trapézométacarpienne ou atteints d’épicondylite latérale ou de syndrome du canal carpien : réduction de la douleur, amélioration de l’état fonctionnel ainsi que de l’amplitude de mouvement et de la force des doigts et de la main.

Selon les deux essais cliniques randomisés (ECR) retenus, une injection locale de 20 mg d’acétate de méthylprednisolone est statistiquement plus efficace que le port nocturne d’une attelle pour réduire l’intensité de la douleur et améliorer la dextérité chez les patients atteints de syndrome du canal carpien après quatre à six semaines de traitement. Cependant, les constatations de ces ECR sur l’état fonctionnel ne sont pas concluantes, un essai faisant état d’une amélioration statistiquement significative avec l’injection, l’autre ne trouvant pas de différence significative entre les groupes.

Les principales sources d’incertitude du présent rapport sont l’absence de définition des « soins usuels » ainsi qu’un important chevauchement dans les recherches originales, toutes assorties d’un fort risque de biais, examinées par les deux revues systématiques. En outre, les données de comparaison utilisées dans la métaanalyse portent sur les soins usuels et l’absence d’intervention; il n’y a rien sur les résultats de l’une ou l’autre de ces options comparativement à une attelle. Comme l’absence de traitement pourrait ne pas entrainer d’amélioration du tout, on ignore si l’efficacité comparative des attelles serait aussi grande par rapport aux soins usuels seuls que par rapport à un groupe de comparaison combinant les soins usuels et l’absence de traitement.

Les limites fondamentales des recherches originales sont le devis ouvert de toutes les études, qui les rend susceptibles aux biais, ainsi que le fait que quatre d’entre elles étaient des études prospectives non comparatives avant/après et qu’elles comportent donc par nature une plus forte probabilité de biais systémique de par l’absence de répartition aléatoire, qui aurait diminué le risque. De plus, les études portaient sur des types d’attelles différents : modèles et matériels différents, dispositifs faits sur mesure ou attelles fabriquées par les patients eux-mêmes. Il est donc difficile de savoir si les résultats de ces études pourraient être reproduits avec des attelles génériques.

Nous n’avons pas trouvé d’étude comparant les attelles aux médicaments analgésiques, comme les antiinflammatoires non stéroïdiens, l’acétaminophène, la capsaïcine topique et les salicylates topiques, ni aux médicaments moins courants, comme la prégabaline ou la duloxétine. De même, aucune des études sur lesquelles porte ce rapport ne fait état de critères d’évaluation concernant la qualité de vie liée à la santé, le degré d’incapacité ou l’impression générale de rétablissement après le traitement par l’une ou l’autre des interventions à l’étude.