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Les stratégies visant à réduire les séjours en autres niveaux de soins dans les hôpitaux du Canada

Une nouvelle analyse de l’environnement de l’Agence des médicaments du Canada examine les données canadiennes relatives à la désignation autre « niveau de soins » (ANS) et l’efficacité des stratégies auxquelles recourent les systèmes de santé pour réduire la durée des séjours en ANS.

On parle d’ANS lorsqu’une personne occupe un lit d’hôpital sans avoir besoin de l’intensité de ressources ou de services offerts dans cet hôpital ou dans ce service. Cet obstacle à la prestation de soins de santé efficaces au Canada, comme ailleurs dans le monde (où l’on parle de sortie d’hôpital retardée).

Quand le nombre de patients en ANS est élevé, moins de lits d’hôpital sont libres pour accueillir les nouveaux patients, ce qui entraine un engorgement des urgences. De plus, le traitement des patients qui viennent d’être admis s’en trouve retardé et le personnel soignant qui s’occupe des patients est débordé, en soins aigus et ailleurs. Les patients et leurs aidants évoquent aussi de mauvaises expériences en ANS; ils mentionnent la confusion, le stress, l’incertitude et la frustration vécus dans cette situation.

Au Canada, le plus important groupe de personnes qui séjournent en ANS est constitué de personnes âgées (65 ans et plus) en attente d’un placement en établissement. D’autres personnes qui se trouvent en ANS attendent une place en établissement de réadaptation ou de soins palliatifs, ou encore du soutien à domicile et des soins de proximité.

Caractéristiques des patients en autres niveaux de soins

En analysant les métadonnées de la Base de données sur les congés des patients de l’Institut canadien d’information sur la santé, nous avons remarqué qu’au moins 70 % des jours passés en ANS dans l’ensemble des provinces et des territoires touchaient des personnes âgées de 75 ans et plus. En outre, la majorité des patients en ANS ont été admis en urgence (86 %). Notre rapport présente les principales caractéristiques des personnes âgées s’étant trouvées en ANS pour aider les cliniciens et les décideurs à reconnaitre les personnes susceptibles de séjourner en ANS.

Stratégies relatives aux autres niveaux de soins

Une revue de la littérature nous a permis de recenser 19 stratégies visant à réduire ou réduisant efficacement les séjours en ANS chez les personnes âgées au Canada. Dans un rapport, les stratégies sont classées : stratégies liées à l’afflux, au cheminement ou à l’issue, ou encore stratégies systémiques.

D’après notre analyse, deux stratégies liées au cheminement, soit une unité de soins subaigus pour les personnes âgées fragiles et une unité de transition, accélèrent la sortie d’hôpital et le retour à domicile. De plus, deux stratégies systémiques, soit, Chez soi avant tout et Projet ontarien de soutien en cas de troubles du comportement, améliorent les hospitalisations en ANS et réduisent la durée des séjours.

Orientations des décisions relatives aux autres niveaux de soins

Dans le cadre d’un nouveau projet, l’Agence des médicaments du Canada, à partir des résultats de l’analyse de l’environnement, appuiera les autorités sanitaires à la prise de décisions relatives aux politiques en matière d’ANS, et ce, de façon à éviter les principaux écueils. Le nouveau projet se fonde également sur de récentes données probantes et orientations, que nous avons produites en réponse aux obstacles systémiques à soulager l’engorgement des urgences et favoriser le « vieillir chez soi ». 

Voici les objectifs des travaux :

  • recenser et décrire les principaux motifs pour lesquels des personnes au Canada séjournent en ANS; décrire les initiatives efficaces connues et discuter des considérations relatives à leur mise en œuvre;
  • présenter aux principaux décideurs des orientations fiables pour appuyer les initiatives équitables, fondées sur des données probantes, de réduction des séjours en ANS, dans l’ensemble des provinces et des territoires.

Au moyen d’un appel de déclarations d’intérêt, nous souhaitons consulter des personnes ayant une vaste expérience personnelle ou professionnelle dans ce domaine, notamment des médecins, des responsables des politiques et des personnes ayant une expérience personnelle directe des difficultés et des facteurs ou des stratégies de réussite pour réduire la durée du séjour en ANS ou pour l’éviter (p. ex. personnes âgées, conjoints, enfants adultes ou autres membres de la famille, et proches aidants).