Messages clés
Quelle est la situation?
Les traitements par les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, en particulier ceux qui sont combinés en bithérapie, sont aujourd'hui d'usage fréquent dans le traitement initial du carcinome à cellules rénales (CCR) avancé ou métastatique.
Le cabozantinib est prometteur dans ce contexte. Actuellement, il est toutefois remboursé comme traitement de deuxième intention chez l'adulte atteint d'un CCR avancé ou métastatique qui a déjà reçu d'autres traitements ciblant le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire, ce qui limite les possibilités de l'utiliser en deuxième intention dans certaines situations.
Il est nécessaire de comprendre l'efficacité clinique du cabozantinib utilisé après l'échec d'un traitement de première intention par les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (IPCI).
Qu'avons-nous fait?
Afin d'éclairer les décisions relatives à l'utilisation du cabozantinib chez l'adulte atteint de CCR avancé ou métastatique ayant déjà reçu des IPCI dans le traitement de première intention, nous avons cherché à recenser et à résumer les données probantes portant sur l'efficacité clinique du traitement de deuxième intention par le cabozantinib comparativement au sunitinib, à l'axitinib et au pazopanib.
Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et avons effectué une recherche ciblée sur Internet pour trouver des données probantes pertinentes publiées depuis 2020.
Une personne examinatrice a passé en revue les articles en fonction de critères d'inclusion prédéfinis, a effectué une évaluation critique des publications retenues et a résumé les résultats.
Qu'avons-nous trouvé?
Une revue systématique, comportant deux études d'observation rétrospectives de petite taille, présente des données probantes en réponse à la question de recherche.
Des données rétrospectives limitées donnent à penser qu'un traitement de deuxième intention par le cabozantinib pourrait être associé à une survie sans progression (SSP) numériquement plus longue que celles du sunitinib et de l'axitinib, mais plus courte que celle du pazopanib.
De plus, le cabozantinib pourrait être associé à un taux de réponse objective plus élevé que ceux du sunitinib, de l'axitinib et du pazopanib.
Une étude rétrospective de petite taille indique que le cabozantinib est associé au taux d'abandon du traitement pour cause d'effets toxiques le plus faible par rapport au sunitinib, au pazopanib et à l'axitinib.
Nous n'avons pas trouvé d'études portant sur les taux d'évènements indésirables, la survie globale (SG) ou la qualité de vie.
Qu'est-ce que ça signifie?
Les décisionnaires doivent garder en tête la quantité et la qualité limitées des données probantes actuellement disponibles dans cette population. En raison du très faible degré de fiabilité des données probantes (petite taille de l'échantillon, devis rétrospectif, absence d'analyses statistiques), les décisionnaires qui choisissent entre les traitements de deuxième intention par le cabozantinib, le sunitinib, l'axitinib ou le pazopanib doivent tenir compte de facteurs comme l'expertise du personnel clinique ou les valeurs et les préférences des patientes et des patients.
Il faudra des études de qualité supérieure (comportant des échantillons de plus grande taille, des tests statistiques appropriés et une présentation transparente des résultats) pour bien guider la prise de décisions, comme des essais cliniques robustes et des études observationnelles prospectives bien montées, portant sur le traitement de deuxième intention par des inhibiteurs de tyrosine kinase, comme le cabozantinib.