La salpingectomie bilatérale opportuniste pour réduire l’incidence du cancer de l’ovaire

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Numéro de projet :
RC1550-000
Expected finish date:

Question

  1. Quelles sont l’innocuité et l’efficacité de la salpingectomie bilatérale opportuniste pour réduire l’incidence du cancer de l’ovaire?
  2. Quel est le rapport cout/efficacité de la salpingectomie bilatérale opportuniste pour réduire l’incidence du cancer de l’ovaire?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet du recours à la salpingectomie bilatérale opportuniste pour réduire l’incidence du cancer de l’ovaire?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Le cancer de l’ovaire est une tumeur maligne gynécologique courante, et présente le taux de mortalité le plus élevé. À l’heure actuelle, aucun outil de dépistage ne permet de détecter ce cancer à un stade précoce. Il existe donc un besoin de nouvelles options de prévention.
  • Des recherches récentes indiquent que le type de cancer de l’ovaire le plus répandu pourrait prendre naissance dans la trompe de Fallope, et non dans l’ovaire même.
  • La salpingectomie bilatérale opportuniste consiste à retirer les deux trompes de Fallope pendant qu’une personne subit une chirurgie abdominale pour une autre indication (p. ex. hystérectomie partielle, césarienne), en laissant les ovaires intacts. Il pourrait s’agir d’une stratégie de prévention du cancer de l’ovaire; il est donc important d’en comprendre les éventuels effets néfastes et bénéfiques.

Qu’avons-nous fait?

  • Afin d’éclairer les décisions sur la salpingectomie bilatérale opportuniste visant à réduire l’incidence du cancer de l’ovaire chez les personnes sans facteur de risque particulier (risque près de celui de la population générale), nous avons cherché à recenser et à résumer la documentation examinant l’innocuité et l’efficacité de cette intervention comparativement à d’autres chirurgies abdominales sans salpingectomie bilatérale opportuniste. Nous avons également tenté de repérer et de résumer l’information sur le rapport cout/efficacité de l’intervention à l’étude chez la population visée ainsi que les recommandations sur les pratiques exemplaires en la matière.
  • Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et effectué une recherche ciblée sur Internet des données probantes pertinentes publiées depuis le 1er janvier 2019.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Nous avons constaté des résultats partagés concernant les effets bénéfiques et néfastes de la salpingectomie bilatérale opportuniste comparativement à la ligature des trompes. Les personnes subissant une salpingectomie bilatérale opportuniste peuvent passer plus de temps sur la table d’opération et faire exécuter plus d’ordonnances d’antidouleurs, mais elles pourraient présenter un nombre réduit de complications peropératoires et être moins susceptibles de subir des échographies et des tests de laboratoires après l’intervention (une étude de cohorte rétrospective). Il pourrait ne pas y avoir de différence statistiquement significative entre les deux groupes pour ce qui est de la fonction endocrine et des autres évènements indésirables postopératoires (une revue systématique, une étude de cohorte rétrospective).
  • Les résultats relatifs aux effets bénéfiques et néfastes de l’hystérectomie avec salpingectomie bilatérale opportuniste comparativement à l’hystérectomie simple sont partagés. Les personnes subissant une salpingectomie bilatérale opportuniste peuvent rester plus longtemps à l’hôpital et présenter un risque accru de symptômes de ménopause un an après l’intervention; par contre, elles semblent présenter moins de saignements peropératoires (deux études de cohorte rétrospectives). Il pourrait ne pas y avoir de différence statistiquement significative entre les groupes pour ce qui est des transfusions sanguines, de la durée de l’intervention ou d’autres critères d’évaluation postopératoires (une étude de cohorte rétrospective). Il ne semble pas non plus y avoir de différence pour ce qui est de l’apparition de la ménopause de quatre semaines à six mois après l’intervention, mais le temps écoulé avant la ménopause semble plus court dans le groupe ayant subi une salpingectomie bilatérale opportuniste au suivi à cinq ans (une revue systématique, une étude de cohorte rétrospective).
  • Aucune des études retenues ne fait état de l’incidence du cancer de l’ovaire.
  • Nous n’avons pas trouvé de lignes directrices fondées sur des données probantes ou d’évaluations économiques se penchant sur le recours à la salpingectomie bilatérale opportuniste pour réduire l’incidence du cancer de l’ovaire.

Qu’est-ce que ça signifie?

  • D’après les données probantes relevées, les effets bénéfiques et néfastes de la salpingectomie bilatérale opportuniste varient comparativement à la ligature des trompes et à l’hystérectomie simple. Afin de guider la pratique clinique, les décideurs devraient se pencher davantage sur les risques et bienfaits potentiels.
  • Les résultats des revues systématiques retenues ont un degré de certitude faible et très faible et doivent être interprétés en conséquence. La tenue d’essais cliniques supplémentaires aiderait à solidifier les données probantes et à mieux comprendre les effets bénéfiques et néfastes de l’intervention à l’étude chez les personnes sans facteur de risque particulier.
  • Des études longitudinales examinant l’incidence du cancer de l’ovaire chez cette population aideraient à illustrer l’efficacité clinique de cette intervention.