Messages clés
L’examen porte sur quatre revues systématiques, un essai comparatif randomisé et six études économiques. Nous avons également relevé deux ensembles de lignes directrices fondées sur des données probantes portant sur la quétiapine dans le traitement du trouble dépressif majeur.
Selon les constatations d’une métaanalyse en réseau, la quétiapine en monothérapie dans le traitement du trouble dépressif majeur chez les personnes âgées est plus efficace que plusieurs antidépresseurs. Toutefois, la robustesse de ce constat est incertaine en raison de l’absence de données comparatives.
L’efficacité de la quétiapine en matière de taux de réponse, de taux de rémission ou de symptômes de la dépression dans le traitement d’appoint de la dépression réfractaire au traitement n’est pas significativement différente de celle des interventions concurrentes, dont d’autres antipsychotiques atypiques, des antidépresseurs et le lithium. Les abandons de traitement pour cause d’évènements indésirables sont plus fréquents avec la quétiapine en appoint ou en monothérapie qu’avec le placébo, l’hormone thyroïdienne et le lithium. Les effets indésirables courants de la quétiapine en appoint ou en monothérapie sont la somnolence, la fatigue, la sècheresse buccale, la sédation, la céphalée, les étourdissements et le gain de poids.
Comparativement au brexpiprazole, la quétiapine en traitement d’appoint est associée à des couts médicaux totaux et à des couts de services en consultation externe bien plus élevés, mais à des couts de services pharmaceutiques moindres. Comparativement à l’aripiprazole, la quétiapine et l’olanzapine sont associées à un plus grand nombre d’hospitalisations et de visites aux urgences toutes causes confondues et à des couts médicaux totaux plus élevés. Dans les analyses cout/efficacité, la quétiapine en traitement d’appoint s’avère moins rentable que l’aripiprazole.
Les deux ensembles de lignes directrices recommandent la quétiapine en appoint lorsque la réponse aux antidépresseurs est insuffisante. Nous n’avons pas repéré de données probantes sur le mésusage ou l’abus de quétiapine par des patients atteints d’un trouble dépressif majeur.
Des essais cliniques méthodologiquement rigoureux sont nécessaires pour comparer directement la quétiapine en appoint ou en monothérapie à d’autres interventions. Des études cout/efficacité menées dans la perspective du système de soins de santé canadien sont également nécessaires. Les constatations actuelles ne sont pas forcément applicables au contexte canadien et, au vu de leurs limites, la prudence est de mise dans leur interprétation.