Messages clés
Les participants des cinq études primaires retenues et de la synthèse documentaire examinée font état d’une acceptation générale de l’anamnèse portant sur les traumatismes ou les expériences néfastes de l’enfance dans le cadre des soins primaires. Cela dit, les écrits sur les points de vue et l’expérience de personnes appartenant à des groupes communément marginalisés sont rares. Une des études retenues est axée sur des réfugiés vivant aux États-Unis, mais les autres s’intéressent à une population diversifiée en Amérique du Nord qui a subi des traumatismes ou des expériences négatives de l’enfance. Ainsi, bien que les constats du présent rapport soient utiles à la réflexion sur l’entrevue clinique, ils ne concernent pas précisément les populations marginalisées. De plus, bien que les patients dont il est question dans les études soient ouverts à l’anamnèse en général, l’acceptation ne va pas sans limites. Les thèmes descriptifs qui ressortent des études examinées offrent un aperçu de ces limites. L’importance d’énoncer clairement le but de l’anamnèse est soulignée dans les six études. Le besoin de clarté s’exprime par le besoin perçu que le fournisseur de soins soit familiarisé avec l’entretien au sujet des traumatismes ou des expériences négatives de l’enfance. Le langage clinique sur la violence et les traumatismes n’est pas toujours bien compris ou perçu comme étant adapté ou nécessaire dans la situation ou au vu du but de la consultation (p. ex., consultation prénatale en obstétrique), l’accent pourrait être mis sur d’autres traumatismes de l’enfance (p. ex., peut-être sur les sévices sexuels en particulier). Les participants surtout les parents en devenir ou de fraiche date et les militaires insistent également sur la nécessité d’offrir l’assurance que la conversation n’est pas orientée par une arrière-pensée et qu’elle sera strictement confidentielle.Les participants évoquent également l’importance de la relation de confiance entre le fournisseur de soins et le patient. Ils ne veulent pas d’une anamnèse qui est un simple pan de l’examen ou un exercice rapide, mais plutôt que le fournisseur de soins installe un climat de confiance rassurant pour tenir cette conversation. Bien que certains participants estiment que cette relation est une question de temps, chaque consultation venant la renforcer, d’autres sont d’avis que la confiance peut également venir de l’intensité et de la patience démontrée dans une seule interaction clinique.Dans la même veine que le besoin de clarté, l’importance d’agir ou d’offrir des ressources, au besoin, une fois que la conversation est terminée est évoquée dans toutes les études. Il peut s’agir d’aiguiller le patient vers un professionnel ou un groupe de soutien par des pairs, ou, pour le fournisseur de soins, d’intervenir lui-même. Du point de vue des patients, savoir questionner les patients sur leur passé traumatique ne va pas sans savoir en tenir compte de manière appropriée dans la suite des choses.