Messages clés
Cet examen porte sur une revue systématique, cinq recherches originales, une étude économique et deux ensembles de lignes directrices au sujet de l’utilisation du chlorhydrate de lurasidone dans le traitement du trouble bipolaire chez l’adulte.
D’après les résultats d’une métaanalyse en réseau, la monothérapie par la lurasidone est plus efficace que la monothérapie par l’aripiprazole et par la ziprasidone dans le traitement des épisodes dépressifs associés au trouble bipolaire (surtout de type I). La lurasidone est associée à un gain de poids moindre que l’olanzapine et la quétiapine, et à une moins grande incidence de somnolence que la quétiapine et la ziprasidone.
Parmi les évènements indésirables courants, mentionnons les nausées, la somnolence, les céphalées, les étourdissements, l’akathisie, la fatigue, l’insomnie, les tremblements, le parkinsonisme neuroleptique, la rhinopharyngite, l’anxiété, la dépression et les symptômes extrapyramidaux. Le taux d’arrêt du traitement pour cause d’évènements indésirables est de 9 % ou moins. Les changements métaboliques touchant le poids, le glucose et les lipides ne sont pas d’importance clinique.
Du point de vue d’un tiers payeur des États-Unis, la monothérapie par la lurasidone a un rapport cout/efficacité différentiel de 3 474 $ par rémission gagnée comparativement à la quétiapine à libération prolongée dans le traitement de la dépression associée au trouble bipolaire de type I chez l’adulte.
Les deux ensembles de lignes directrices recensés, de bonne qualité, recommandent le recours à la lurasidone (seule ou en appoint avec le lithium ou le valproate) dans le traitement de première intention des épisodes dépressifs associés au trouble bipolaire chez l’adulte. Comme traitement d’entretien, la lurasidone en appoint peut être appropriée en deuxième intention chez les patients ayant déjà répondu à ce médicament durant un épisode dépressif.
Des essais cliniques méthodologiquement rigoureux sont nécessaires pour comparer directement le chlorhydrate de lurasidone en appoint ou en monothérapie à d’autres interventions. Des études cout/efficacité menées dans la perspective du système de soins de santé canadien sont également nécessaires. Les constatations actuelles ne sont pas forcément applicables au contexte canadien et, au vu de leurs limites, la prudence est de mise dans leur interprétation.